LUMIÈRE(S), Nur
2018 – 2024







« Traverser le vide entre perception et imagination, suspendre son jugement, se laisser transporter en une nouvelle épochè pour étendre l’espace de nos libertés et pénétrer un rapport inconnu au monde, quand bien même il pourrait être si ancien…
Images d’Ivana !
La figure poétique éclot, qui nous allège, nous soulève par cet axe aérien de la verticalité, celui de la lumière, la tension des arbres vers notre source de vie, la lumière vivifiante et le jeu de ses ombres sans lesquelles elle n’est rien.
Des arbres, du soleil, des nuages et du ciel, Ivana compose in situ d’énergiques tableaux dont chaque élément semble en égale synergie avec les autres.
Si, de la poésie, on a pu deviner une énonciation du monde tel un berceau cosmique d’où, sans cesse, s’envolent des rêves. Laissons-nous aller, nous aussi, à l’envol proposé par ces images, ces modernes énonciations figuratives.
Lorsqu’elle s’échappe de notre monde pour révéler les secrets que nous enfouissons et préservons depuis notre enfance et toutes celles qui l’ont précédée, Ivana se dirige vers la joie, vers l’immense bonheur de retrouver ses valeurs, archaïques, cosmiques en ce qui nous est donné à tous en partage, la beauté du monde, la permanence de nos aspirations, la mémoire des temps.
Prenons notre temps, précisément, afin que l’irréalité incertaine de ces images cède le pas à des réalités certaines, mais enchevêtrées, dynamisées, temporalisées, toutes personnellement interprétées et cependant communes. Les strates qu’elles offrent à notre vision, leur tourbillonnante luminosité, comme une énergie primitive, sont celles de la vie et du temps. Elles nous plongent, nous font pénétrer cette nouvelle dimension qui transcende les géographies, évoque des passés, des partages, la connexion des expériences et, par-là, celle des esprits.
La quête joyeuse d’Ivana est celle d’une archéologie, d’une anthropologie des ombres et de la lumière, vecteur éternel de nos élévations spirituelles nous offrant cette puissante et poétique révélation des latences de notre histoire. »
Bernard B., mars 2019
Extrait du texte Nur du dossier sélectionné par la Direction des Affaires Culturelles de Monaco pour l’Exposition Universelle Dubaï 2020