À propos

Ivana Boris est née en 1969 en Italie, près de Milan. Au début du troisième millénaire, un grave accident de voiture bouleverse complètement sa vie.
En 2002, elle reprend des études en Lettres, Arts et Sciences humaines à Université de Nice-Sophia Antipolis et se consacre pleinement à la photographie et à des projets artistiques.

Ses explorations du monde, marches et traversées sont autant de moyens d’entrer en communion avec les éléments, en osmose avec ce qui ne se voit pas à l’œil nu mais se ressent, que d’entrer en résonance avec la mémoire de l’humanité et de la faire partager. Ceci à travers son œuvre oscillant dans le mouvement et la lumière, entre illusion et allusion.

« La photographie est mon écriture, ma voix. Les grands espaces, les mers, les montagnes, les déserts, les forêts, les côtes et leurs falaises sont mes lieux privilégiés de création. J’y retrouve des paysages enfouis dans mon cœur, qui s’entremêlent et se superposent pour n’en faire plus qu’un seul. Un lien s’établit avec Terre-Mère, un lien ancestral, cosmique. C’est ce que je ressens en regardant le monde à travers le viseur de l’appareil photographique ».

Cheminement

Artiste, exploratrice, photographe

Expédition artistique contemporaine. Explorer, observer, s’imprégner, en immersion dans différents espaces, avec l’essentiel, souvent en solitaire.
Des questionnements utiles pour transcrire l’expérience photographique et sa restitution à travers le ressenti de l’instant donné, afin de constituer une série des sensations vécues.
Celles-ci sont liées entre elles dans une hiérarchie conceptuelle qui s’est naturellement créée au fil du temps.

« Qu’est-ce que c’est une sensation ? C’est le résultat que produit sur le corps humain une impression ou une idée que perçoit l’esprit. La sensation est la répercussion que reçoit le corps lorsqu’une impression frappe l’esprit.
Lorsque l’arbre bouge ou se balance, il a reçu une impression du vent ou de l’orage. Lorsqu’un animal est effrayé, son corps reçoit l’impression de la peur et il fuit et tremble, ou bien il reste aux abois. S’il est blessé, il tombe. C’est ainsi que la matière subit la force de la cause immatérielle. L’homme civilisé et bien trempé, seul, résiste le mieux à son impulsion.

Dans la danse – et il faudrait un mot qui désignât mieux la chose – le corps humain doit, malgré les barrières des convenances, exprimer toutes les sensations ou les émotions qu’il ressent. Le corps humain est apte à exprimer et exprimerait s’il était en liberté, toutes les sensations comme fait le corps de l’animal.
Négligente des conventions, ne suivant que mon instinct, je suis à même de traduire les sensations que nous avons tous ressenties, sans pourtant nous douter qu’on pût les exprimer.
Nous savons tous que dans les fortes émotions de joie, de douleur, d’horreur ou de désespoir, le corps exprime l’émotion qu’il a reçue par la pensée ; la pensée tient ici lieu de médium et fait comprendre ces sensations au corps… »

Loïe Fuller, extrait du texte, Quinze ans de ma vie
Collection Le Temps retrouvé, Mercure de France Édition, 2016